Baisse des taux jusqu’à quand ?

 

Alors que les potentiels propriétaires constatent depuis plusieurs mois une diminution des taux de crédit immobilier, la tendance pourrait ne pas poursuivre cette pente descendante dans les prochains mois.

Des chiffres encourageants

Alors que les années 2022 et 2023 avaient affiché des taux de crédit immobilier particulièrement élevés (autour des 4 %), conséquence d’une inflation exponentielle, les taux directeurs sur lesquels sont basés ceux des banques sont amenés à baisser dans les prochains mois.

Optimiste, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait ainsi estimé lors de ses vœux pour 2025 que si la baisse du taux d’inflation se confirmait elle permettrait d’atteindre un « taux neutre, qui marque la frontière entre une politique restrictive et une politique accommodante », soit autour des 2 %, « d’ici l’été prochain »

Une tendance à la baisse ?

Une tendance qui semble se confirmer en ce mois de janvier avec un taux moyen de prêt évalué à 3,24 % par Michel Mouillart, membre de l’Observatoire Crédit logement / CSA, auprès de Capital. Un chiffre en deçà des 3,38 % constatés pour le quatrième trimestre 2024.
Pour l’économiste, la baisse des taux de prêt immobilier devrait se poursuivre dans les prochains mois pour atteindre 2,85 % à l’été.

Oui mais !
Les observateurs, tempèrent toutefois la bonne nouvelle. « La baisse des taux de crédit immobilier sera enrayée », prédit Michel Mouillart. Elle « va se terminer tranquillement en 2025, ils resteront à ces niveaux en 2026 et en 2027 », précise l’économiste auprès de nos confrères.

En cause ? Si les taux directeurs ont enfin diminué, le taux des OAT (Obligations assimilables au Trésor) à 10 ans, soit le taux auquel emprunte la France auprès des investisseurs étrangers sur une durée de 10 ans, est quant à lui en augmentation. Dans un billet, la Caisse des Dépôts a indiqué que l’OAT 10 ans avait terminé sa folle course à 3,2 % en décembre 2024, contre 2,6 % l’année précédente, « après avoir culminé à 3,4 % en juin ».

Si cet indicateur est aussi important c’est qu’il sert, lui aussi, de base aux banques pour déterminer leurs taux d’emprunt immobilier. Or, « les marchés obligataires ont mal digéré la chute du renversement du gouvernement Barnier », explique Michel Mouillart auprès de nos confrères.