Face à une crise du marché immobilier, les familles de classes moyennes ont de plus en plus de mal à devenir propriétaire d’une maison individuelle. La Fédération Française du Bâtiment nous éclaire sur la situation
C’est un rêve qui s’éloigne pour beaucoup de familles. La maison individuelle, le fameux modèle pavillonnaire, devient de plus en plus inaccessible pour les ménages. 74% des Français pensent même que c’est devenu un privilège destiné à une élite, selon la Fédération des constructeurs de maisons individuelles. Devenir propriétaire d’une maison en ville avec son petit jardin, est-ce vraiment devenu inabordable pour la classe moyenne ?
Selon la Fédération Française du Bâtiment, cela dépend surtout de la zone. « Aujourd’hui, la maison en ville est un produit qui est très cher, surtout dans l’existant, parce qu’elle est très recherchée, (…) ce qui n’est pas du tout le cas, forcément, de la maison individuelle en secteur plus diffus et en zone périurbaine et rurale, où là, le produit reste le logement le plus abordable ».
Malgré une baisse de l’inflation, les prix des biens n’ont pas suivi. « Le coût de construction, aujourd’hui, il est très difficile de le faire baisser, surtout que le logement neuf, est très encadré avec beaucoup de normes ». « C’est l’accès au crédit qui est devenu plus difficile avec la hausse des taux et puis l’exigence aussi des organismes de financement en matière d’apport qui fait qu’on a beaucoup de difficultés à financer ces hausses de prix », ajoute-t-il.
Malgré une légère baisse des taux, ce n’est pas suffisant pour relancer le marché. « On a perdu à peu près 25% de pouvoir d’achat immobilier avec la hausse des prix des matériaux. Donc, pour retrouver cette baisse, il faudrait qu’on reperde autant en matière de taux et de crédit, ce qui n’est pas du tout le cas.
Face à un marché de l’immobilier qui connaît une crise importante, les professionnels attendent une réaction de la part de l’État. « Il faudrait que, là encore, l’État s’empare du sujet du logement, parce que c’est vrai que la suppression du prêt à taux zéro, aujourd’hui, a été catastrophique pour la maison individuelle. Il a permis quand même, depuis sa création, à plus de 3,5 millions de familles d’accéder à un logement neuf ».
Le secteur du bâtiment pâti également beaucoup de cette crise puisque chaque mois, ce sont 10.000 emplois qui sont détruits dans le secteur. Si les pouvoirs publics ne nous donnent pas un coup de main et ne relancent pas le système, ça va être encore de plus en plus grave ». Ce n’est pas une médecine de campagne, mais plutôt une médecine de guerre qu’il nous faut pour relancer le monde de la construction en France.